Et si cet été on ralentissait ?

Nous sommes à Montréal, en plein milieu de l’été qui bat son plein. Ça grouille de tous les côtés. Festivals, concerts, soirées, bbq, terrasses, piques-niques, événements en tout genre, bref, du social, en veux-tu, en voilà ! Ça n’arrête pas ! Et parce que le climat montréalais est froid et difficile pendant une bonne partie de l’année, on se dit qu’il faut en profiter au maximum et rentabiliser ces 3-4 mois de l’année du mieux que l’on peut, en faisant le plus d’activités possibles, en passant le plus clair de son temps hors de chez soi.

Et c’est à ce moment-là que l’on peut basculer dans un espèce de surmenage et dans un état de fatigue que l’on avait pas du tout vu venir. C’est un peu ce qui m’arrive ces jours-ci. Je pars très rarement en vacances l’été. Je préfère attendre que le temps soit plus gris et maussade pour prendre mes congés et m’en échapper. Et puis, passer son été à Montréal, c’est une des raisons qui nous motivent à y rester malgré la longueur et la dureté de l’hiver.

Cependant, cette année, je ressens le besoin de favoriser le repos plutôt que les sorties. Je me retrouve à passer des vendredis et samedis soirs chez moi, au calme, tandis que je vois les gens s’amuser ici et là en regardant leurs stories sur Instagram. Et alors qu’auparavant, le syndrome du FOMO (“fear of missing out”) aurait pris le dessus, aujourd’hui c’est plutôt « oh, ça avait l’air cool, mais je suis contente d’être restée chez moi. » Parce que la vérité, c’est que je suis fatiguée. Alors je sais, vous allez vous dire : « c’est sûrement parce que t’en fais trop ! ». Mais le truc, c’est que je n’en fais pas plus que d’habitude. C’est sûr que durant l’été, je suis plus active dans la danse parce qu’il y a pas mal de battles et de performances, mais à côté de ça, ma charge de travail est allégée, que ce soit celle de mon emploi ou celle en tant que travailleuse autonome, je n’ai plus le podcast à gérer, je ne suis sur aucun nouveau projet, en fait mon rythme de vie est relativement le même, voire un peu plus calme.

On dirait pourtant que la frénésie de l’été est ce qui m’épuise en soi. Il se passe tellement de choses que ça en donne le tournis. Juste la programmation d’une seule soirée peut vous étourdir au vu du nombre d’événements qu’il y a. Je sens aussi qu’après les deux années d’arrêt que l’on a subies, 2023 est celle de la reprise mais de façon démesurée. Il en faut plus, toujours plus, comme si on en avait pas assez. Et attention, il y a de belles initiatives qui se font et que je salue, mais elles se noient dans l’océan du trop-plein.

Alors voilà où j’en suis, en cette mi-année, en ce milieu d’été, je ressens un trop-plein et j’ai juste envie de me reclure, d’être loin de toute foule, de toute activité sociale, d’être dans ma bulle et de me débrancher. Je souhaite prendre le temps de faire les choses que le reste de l’année je repousse au lendemain par manque de temps comme écrire par exemple. Me remettre à l’écriture est une façon de me déconnecter du monde extérieur et de me reconnecter à moi-même. C’est une manière de m’ancrer dans le moment présent, de laisser aller ma créativité, de mettre sur papier mes idées et pensées. J’aimerais également m’accorder plus de moments à ne rien faire du tout, à apprécier l’ennui, à simplement reposer mon cerveau.

Comme dans tout, il faut trouver un juste équilibre. La danse est tout de même une activité qui me force à socialiser mais dans laquelle j’éprouve du plaisir. Puis, il est vrai que passer des moments avec ses proches de temps à autre, ça fait du bien et c’est ressourçant. En revanche, en ce qui concerne soirées, festivals et autres, c’est au feeling. C’est important pour moi de préserver mon énergie avant toute chose. Alors même si je rate the best parties ever, rien ne vaut ma tranquillité, et ce, même durant la plus belle saison de l’année.

Et vous, comment vivez-vous votre été ?

Nanoushka.

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