Ce que j’apprends en tant que maman

Image générée via IA

Me voilà devenue mère depuis près de 14 mois maintenant et il n’y a pas de doutes, la maternité c’est une transformation à vie. On a beau se faire une idée de la parentalité, s’imaginer la façon dont on serait mère, tant qu’on ne le vit pas, on ne sait pas!

J’avais envie de partager avec vous quelques apprentissages et découvertes autant sur moi-même que sur ce que signifie être maman en général.

1.Patience et lâcher prise 

Je suis une personne plutôt patiente dans la vie mais en devenant maman, j’ai dû revoir mon niveau de patience à la hausse parce que croyez-moi, avec un bébé, il faut être très très patiente. D’abord parce qu’il dépend entièrement de nous et ne sait rien faire par lui-même dans ses premiers mois de vie. Ensuite, parce qu’il apprend, petit à petit, il est donc primordial de le laisser découvrir et explorer les choses par lui-même. C’est à la fois fascinant de voir son petit humain évoluer, et frustrant de le voir salir, déranger et toucher à tout. Jeter, éclabousser, renverser sont les activités préférées des tous-petits. En tant que parents, ça requiert un gros lâcher-prise. Si comme moi, vous êtes une personne ordonnée, qui aime que tout soit propre et bien rangé, il va falloir prendre sur vous et surtout vous empêcher de vouloir tout nettoyer tout de suite, il vaut mieux attendre que bébé soit couché. Désordre et chaos font partie du quotidien des parents, autant l’accepter et vivre avec plutôt que de se frustrer.

2. Le sens des priorités

Mettre un enfant au monde, c’est assumer d’en être totalement responsable. Ce n’est ni l’enfant de la voisine, ni celui de notre cousine, c’est le nôtre. Ce qui signifie que son bien-être dépend entièrement de nous (en particulier de la maman). Pour ce faire, nous n’avons pas le choix que d’y dédier beaucoup, voire tout notre temps! Il y a donc pas mal de choses qui passent en second plan, ou qui disparaissent complètement de notre vie, temporairement ou définitivement. Avant d’être maman, j’étais salariée, j’avais des contrats en tant que travailleuse autonome, je donnais des cours de danse, je faisais des podcasts, j’assistais à de nombreux événements, j’allais à la salle de sport 4 fois par semaine… Bref j’étais bien active. Aujourd’hui, j’ai décidé de revenir au salariat à temps plein (parce qu’il faut nourrir cet enfant) et j’ai juste gardé la danse comme activité. C’est déjà bien assez! Je suis une personne assez disciplinée avec un minimum d’équipement pour pouvoir faire du sport à la maison (mais pas 4 fois par semaine par contre lol) et puis je privilégie la marche avec bébé surtout pendant la saison estivale. À ce sujet, je dois admettre que l’été en tant que maman se vit bien différemment. L’été à Montréal est une saison très très occupée en termes d’événements. C’est donc généralement le moment de l’année où je sors le plus (concerts, soirées, festivals, battles de danse, etc.). Désormais, je choisis avec parcimonie les événements auxquels j’assiste. Je m’assure que mon conjoint soit disponible pour garder notre fille ou que l’événement soit kid-friendly, et bien sûr les sorties last minute n’existent plus. Il m’arrive de ressentir du FOMO* je l’admets, mais cela dure en général 30 secondes, car la réalité et surtout la fatigue de maman me rattrapent rapidement et en vérité, être à la maison me convient mieux dans bien des cas!

*fear of missing out: le fait de regretter de manquer un événement

3. Le rôle de maman est sans limite

Contrairement à mon travail que j’exerce de 9h à 16h du lundi au vendredi, mon rôle de maman est sans fin. Ce qui a été le plus difficile pour moi jusqu’à présent, c’est d’être malade et devoir m’occuper de bébé. Un jour j’étais fiévreuse à cause d’une mastite, j’avais évidemment mal aux seins, je me sentais étourdie, et mon conjoint était au travail. Je n’avais donc pas du tout le choix de m’occuper de mon bébé qui avait 4 mois à l’époque et avait du mal à s’endormir. C’était l’enfer. Sinon, il y a aussi évidemment le moment où nous avons nos règles, qui, de base est quand même bien fatigant et chiant, mais imaginez avec un bébé à gérer… ce n’est vraiment pas de tout repos!

4. La charge mentale (et physique)

Bon ce n’est pas une surprise et je pense bien qu’en 2025 l’humanité a bien compris que la femme est le sexe fort! On dit souvent que les mamans ont de supers pouvoirs. C’est surtout que beaucoup d’aspects reposent sur nos épaules et que nous n’avons tout simplement pas le choix de nous en occuper. On a beau être bien entourée, avoir un partenaire dévoué, des membres de famille ou des ami.es proches, il est impossible de tout déléguer et de ne pas se sentir surmenée. Comme je l’ai dit, la maternité ça fatigue, c’est un fait. Donc quand on a un déficit de sommeil et que l’on doit tout de même être productive dans notre quotidien, cela entraîne forcément un sentiment de surcharge. Il y a des moments où je me dis “c’est trop!”, où je me demande comment les mamans de plusieurs enfants en bas âge font, où j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur, et puis je me rappelle que si tant de femmes y parviennent, si mes ancêtres y sont parvenues, je n’ai aucune raison d’échouer. La société n’est malheureusement pas du tout optimisée pour le bien-être des femmes, pas du tout adaptée à nos réalités, ce qui fait que l’on se retrouve à faire bien plus que les hommes, en étant désavantagées. Une maman c’est le premier point de repère dans la vie d’un enfant et souvent, celui-ci nous sollicite bien plus que papa. Et puis, il y a aussi toutes ces choses qui sont constamment dans notre tête (prendre les rdv médicaux, gérer l’administratif, acheter vêtements et accessoires, planifier les sorties/anniversaires, trier les affaires, etc.). Notre tête pense sans cesse.

5. Le couple en prend un coup

Parce qu’en tant que maman, nous dédions beaucoup notre temps et énergie à nos enfants, on en oublie parfois notre couple. Quand on vient d’avoir un bébé, c’est lui notre priorité. Durant mes 12 mois de congé maternité, je passais toute la journée avec ma fille donc il est vrai que lorsque mon conjoint rentrait du travail, je n’avais plus forcément d’énergie et/ou d’affection à lui donner. C’est triste mais réel. Être en couple est une chose, être en couple en tant que parents en est une autre. La dynamique est totalement différente et c’est normal. Ça prend un temps d’adaptation, il faut trouver son rythme, sa routine, mettre en place de nouvelles habitudes, communiquer davantage. Nous ressentons chacun de la frustration sur divers aspects et on sent parfois que l’un n’entend pas et ne comprend pas l’autre. Mais nous apprenons à naviguer cette nouvelle aventure à deux, aussi challengeante qu’elle soit. C’est là que réside la force de notre couple. Et je vous l’admets, ce n’est pas évident à gérer. Je connais malheureusement pas mal de couples pour qui la parentalité a mené à la séparation. Avoir un enfant peut autant renforcer les liens que les fissurer et les briser.

6. Plus confiante et assurée

Bon allons-y maintenant avec le positif! Je ne sais pas pour vous les mamans qui me lisez, mais moi, depuis que je suis mère, j’ai le sentiment que ma confiance en moi s’est décuplée. Je me sens plus affirmée, plus sûre de moi-même et j’accorde encore plus d’importance à mon instinct. C’est comme si le fait d’avoir porté et donné la vie m’avait donné une puissance que je n’avais pas avant. Je me sens capable d’accomplir tout ce que je souhaite, même si ça prend du temps et de l’effort. Et puis désormais, il en faut beaucoup pour m’atteindre. Je n’ai plus d’énergie à dédier à des futilités, des prises de tête inutiles, je passe à autre chose rapidement. Je me rends compte que tout le travail mental que j’ai réalisé avant de prendre le chemin de la maternité, et notamment ma thérapie, m’a énormément aidé à apprivoiser ce nouveau chapitre de ma vie. Je ne me pose aucune question sur qui je suis, où je vais, comment je vais y arriver, je sais déjà que par tous les moyens, j’y parviendrai. Ma fille est un véritable vecteur de motivation, je suis prête à tout pour elle. D’ailleurs, quand je repense à mon accouchement, je me dis que j’ai une force inestimable en moi et que tout est possible!

7. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter

Pour rien au monde je ne retournerais à ma vie d’avant. Être maman est clairement le rôle de ma vie! Quand devenir mère est un de tes souhaits les plus chers, y parvenir sans embûches est une bénédiction. Voir le sourire de ma fille chaque jour, jouer avec elle, la voir évoluer et quand elle me fait des câlins et des bisous mon cœur fond totalement. Je l’aime d’un amour infini et je me sens vraiment reconnaissante d’avoir cela dans ma vie. Et puis il y a aussi notre vie de famille que nous construisons au fur et à mesure. Les activités, les voyages, les play-dates avec les ami.es qui sont eux aussi parents. À ce sujet j’aimerais dire que c’est tellement aidant et important d’être entouré de personnes qui vivent les mêmes réalités, ça nous permet d’échanger des tips, de partager nos ressentis et de voir nos enfants s’amuser et grandir ensemble.

Un enfant ne demande pas à naître, ce sont nous les parents qui prenons la décision de les mettre au monde, alors assurons nous de donner le meilleur de nous-mêmes pour leur plus grand bonheur.

Nanoushka.

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Ce ventre qui dérange tant