Je me suis trouvée

Je n’aurais jamais pu imaginé ce qu’était la sensation d’être épanouie à tous les niveaux, d’être sur son X.

« Être exactement à l'endroit où l'on veut être dans sa vie, autant personnellement que professionnellement, c'est ça, être sur son X » (les Inspirés, 5 octobre 2015). Cette expression québécoise définit parfaitement mon état d’être du moment. Ce moment, j’ai besoin de le partager, j’ai besoin de le savourer, j’ai besoin de l’accepter sans pour autant culpabiliser. Parce que, on doit bien se l’avouer, la société nous vend du rêve, ce succès qui semble intangible, inaccessible, ce bonheur qui parait éphémère, qui ne dure jamais, et pourtant, paradoxalement, elle nous balance à tout bout de champ, que l’on ne doit pas divulguer notre réussite, nos moments de joie : « pour vivre heureux, vivons cachés ».

À l’heure où j’écris ces lignes, je suis heureuse, et je me demande pourquoi est-ce que je ne pourrais par partager ce que je ressens ? Pourquoi est-ce que je devrais rester silencieuse sur cette période dans laquelle je me sens profondément bien ? Pourquoi est-ce que je n’aurais pas le droit de m’exprimer sur le fait que je sois comblée et épanouie à tous les niveaux ?

Bien entendu, il y a et il y aura toujours des aspects de ma vie que j'aimerais améliorer, bonifier mais quand globalement, tout s'aligne, tout va dans mon sens, tout ce que j'ai vu se réalise, bref, tout va pour le mieux, je peux le dire haut et fort : J'AIME MA VIE !

J'ai trouvé ma voie, j'ai trouvé mon chemin, du moins, j'ai tracé le chemin sur lequel je souhaitais m'aventurer, et depuis que je m'y suis lancée, les portes s'ouvrent les unes après les autres, et me confortent dans l'idée que le chemin emprunté est le bon. On dit « une bonne chose n'arrive jamais seule », et avec tout ce qui m'arrive en ce moment, je confirme ce dire.

Ces 3 dernières années, je me suis tellement cherchée, remise en questions, interrogée sur ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Je dois avouer que l'obtention de ma résidence permanente m'a donné cette liberté de me demander quelles activités je souhaitais mener. J'ai repris l'école, et là encore, avant mon inscription, il eut un long temps de réflexion : traduction ? enseignement ? psychologie ? tourisme ? marketing ? finances ? entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat l’emporta mais sans aucun projet en tête. Et puis le pouvoir de la pandémie a révélé chez moi un côté bien trop longtemps resté en veille : ma créativité. C’est de là que tout est parti. Nous avons toutes cette capacité d’avoir une idée, et de créer. En revanche, nous ne l’utilisons pas toutes de la même façon. Je peux vous dire aussi qu’il y a des domaines qui suscitent plus de créativité que d’autres, et que parfois, même si on a de bonnes idées, on n’est pas forcément écouté.

À travers mes études en création d’entreprise, j’ai également découvert que l’approbation des autres n’est pas nécessaire pour être crédible, le tout est de pouvoir soi-même se porter responsable et fiable, to have self accountability, comme on dirait en anglais. À partir du moment où l’on est confortable avec ce que l’on présente, que ce soit une idée, un projet, une création, on sera pris au sérieux. C’est cette année que j’ai vraiment prise conscience de cela.

J’ai passé 12 ans dans le milieu du tourisme et de l’hôtellerie, et j’ai dû souvent, voire très souvent, me justifier. Justifier mon parcours (la fille qui change de boulot tous les 2 ans et parfois même après un an), justifier mes compétences, justifier mes connaissances, justifier mon savoir-faire. Redoubler d’efforts également, ça faisait partie intrinsèquement de presque tous les postes que j’ai eu. Je devais en faire 2 fois plus pour avoir la même chose voire moins que les autres. Je n’étais pas considérée, je n’étais pas crédible. Après 12 ans dans ce domaine, j’ai tenté de me lancer à mon compte, et on m’a dit que je n’étais pas capable d’être consultante, que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre.

On s’entend que jusqu’à la fin de notre vie, on aura des choses à apprendre. Mais on ne peut quand même pas nier que 12 ans, ce n’est pas rien comme expérience, accumulée entre 2 pays différents. Je ne me suis finalement pas lancée à mon compte, j’ai cru ce que l’on m’a dit, j’ai fait machine arrière, je me suis décrédibilisée moi-même.

Et puis, j’ai commencé à faire des choses dans lesquelles je n’avais pas du tout d’expérience. J’ai appris par moi-même (ou presque, merci internet), et je me suis lancée. Quand on commence quelque chose de nouveau, on craint peu les répercussions puisque de toute façon, on ne s’y connait pas tant que ça donc le pire scénario est que ça foire, et le meilleur est que ça prenne. On peut se permettre de tester, d’avoir des retours, de s’améliorer. Le plus important, c’est d’avoir le courage de se lancer, oser concrétiser son projet, sa vision, sa mission. C’est exactement ce que j’ai fait avec Noire & Femme. Ce projet qui, à la base, était un simple projet de coeur, me permet aujourd’hui de jouir d’une certaine crédibilité et notoriété qui attirent des opportunités auxquelles je n’avais même pas pensé. Le travail et l’effort mis dans ce projet ainsi que mes expériences personnelles sont jugés comme légitimes et sont reconnus comme des compétences.

Cela me fait donc réaliser que tout ceci porte ses fruits et n’est pas fait en vain. Au-delà de cette reconnaissance, ce qui me comble encore plus, c’est lorsque je reçois des messages de VOUS, mes auditrices, mes lectrices, ces femmes qui vous reconnaissez dans mes récits, ces femmes qui me soutenez, qui m’encouragez, qui me remerciez pour ce que je fais et ce que j’apporte avec cette plateforme. C’est réellement ça qui me comble de joie et me fait réaliser la valeur de Noire & Femme.

Aujourd’hui, je ne travaille plus dans le tourisme. J’ai trouvé un emploi en accord avec mes valeurs et ce que j’aime : l’accompagnement, la transmission et surtout le communautaire. En parallèle, je suis aussi à mon compte en tant qu’animatrice d’ateliers, organisatrice d’événements mais aussi en tant que coach en création de projets. Oui, j’ose m’attribuer l’appellation “coach” alors que je n’ai suivi aucune formation. J’ai d’ailleurs une petite anecdote à ce sujet : lors de la conférence “Survivre au taf” de la coach Marie Dasylva, elle nous a raconté qu’un jour elle assistait à un congrès de coachs, et qu’elle entendait de nombreux individus parler des certifications qu’ils détenaient, des écoles dans lesquelles ils avaient étudié et quand on lui a demandé dans quelle école elle s’était formée, elle a répondu (dans le plus grand des calmes comme on dirait haha) : LA RUE.

Cette phrase a tellement résonné en moi, d’autant plus que comme l’écrit John Whitmore dans son Guide du Coaching : « Un coach n’est ni un enseignant, ni un instructeur, ni un contrôleur, ni même un expert. Son rôle est de vous renvoyer un écho de votre propre démarche, de vous conseiller en vous stimulant dans votre prise de conscience, d’éveiller votre sens critique et votre perception. » Et cela, je sais que j’en suis capable, en plus d’avoir la sincère volonté d’aider d’autres femmes, alors pourquoi ne pas le faire ?

D’ailleurs, si toi aussi tu as envie d’être sur ton X, que tu as mille et une idées et que tu as juste besoin d’un coup de pouce pour tout structurer et oser te lancer, n’hésite pas à me contacter (où que tu sois dans le monde).

C’est aussi ça, quand on se sent épanouie et comblée, on veut le partager et aider les autres à le devenir elles aussi.

Nanoushka

Précédent
Précédent

Portrait de femme : Jade Almeida

Suivant
Suivant

Originelle box : la box bien-être pour les femmes noires